N'Do Cissé
I : Dictionnaire des noms de famille
Introduction
Pourquoi un dictionnaire des noms de famille? Quelle en est la valeur pour qu'on lui accorde autant d'importance? Voici quelques-unes des questions que le lecteur peut se poser qui me préoccupaient lorsque j'entreprenais cette étude dans le cadre de mes cours de communication à l'Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako. Ce thème entrait dans le cours de traductique et communication interculturelle.
Yattode en peulh et jamu dans la plupart des langues maliennes, le patronyme sert à reconnaître le groupe familial auquel l'individu appartient. C'est le contraire du prénom qui n'implique qu'une seule personne. Notre démarche s'expliquait par certaines raisons:
- d'abord parce que le nom de famille permet la communication;
- ensuite, il est laudatif, notamment au cours des salutations; en fait, certains patronymes renvoient à des hauts faits accomplis par un ancêtre. Par ailleurs, pour ne pas avoir à appeler leur mari par son prénom, certaines femmes le désignent par son nom de famille.
- Enfin, le nom de famille sert surtout dans les louanges que les griots et historiens utilisent pour motiver les membres d'une famille. Ce faisant, ils remémorent un événement historique ou une métaphore : les Koné sont dits Sankaranka, les Cissé Karessi et les Diarra kolobakari.
Nos principales observations sont les suivantes :
Il est facile de savoir à travers son nom de famille l'ethnie à laquelle un individu appartient. Nous avons, chaque fois que cela était possible indiqué celle-ci entre parenthèses. A ce jeu, les ethnies qui ont le plus de noms de famille sont les soninke, les Dogon et les Bozo.
a. Diffusion des patronymes
Il faut noter que toutefois, le nom de famille a une extension au-delà de l'ethnie qui le détient. Certains patronymes sont synodes comme Diarra et Koné ou antagonistes comme Diarra et Traoré. L'antagonisme entre des noms de famille tient au cousinage[1].
Les ethnies les moins perméables, dont le cousinage est très fort et contraignant sont les Bozo et les Dogon. Ceux qui ont le plus emprunté en la matière sont les Sénoufo, Minyanka et Bwa. Ils portent surtout des noms de famille manding.
Il est peut-être utile d'expliquer que l'histoire des migrations a joué un rôle important dans la diffusion de certains noms de famille en Afrique de l'Ouest. Au moment des guerres, certaines familles ont été protégées par des imams ou des personnalités dont elles ont ensuite pris le nom de famille.
b. L'apport des pays voisins
C'est la raison pour laquelle nous avons inclus dans ce lexique certains noms d'origine étrangères et surtout des pays voisins, la naturalisation était un processus de nationalisation des patronymes.
c. Patronyme et genre
Les groupes malinke et maure ont une tradition de genre dans la pratique du patronyme. Chez les premiers, une personne de sexe féminin, née d'une famille Kéïta sera Soucko et celle née dans une famille Sissoko sera Damba. Chez les Maure, c'est un article entre le nom de l'enfant et celui de son père qui peut être féminin, mint ou Walett au lieu de Ag et Ould pour les garçons.
d. Ethnie sans patronyme
Au cours de notre recherche, deux exceptions ont retenu notre attention: chez les Sénoufo, il semble que les noms de familles malinke, les plus nombreux, soient empruntés de fraîche date. La confusion des totems liés à ces noms nous ont servi de preuve à ce sujet. Dans cette ethnie, l'enfant héritait de son oncle maternel et non de son père, comportement qui dénoterait d'un substrat de matriarcat.
Chez certaines ethnies du Nord, Tamasheq, maure ou arabe, c'est le prénom du père qui sert de nom de famille au fils (accompagné ou non de particule Ould, Ben, Ibn, Ag, Mint ou Walett). Ousmane Abdoulaye signifie, Ousmane fils de Abdoulaye.
e. Patronyme et habitat
Selon le lieu d'habitation choisi par un groupe relevant du même ancêtre, la conception de l'ethnie peut changer. Ainsi les Camara sont repartis entre trois ethnies : à Ségou, ils sont classés parmi les Founé, à Nara (pays soninke) on les range parmi les Kakolo alors qu'au Manden ce serait des malinke.
f. patronyme et ethnocentrisme
Quoique le patronyme soit levain du cousinage à plaisanterie, il faut noter que c'est par lui qu'on reconnaît l'appartenance ethnique. Or, à travers l'histoire, les ethnies n'ont pas toujours tissé des rapports agréables. Ainsi certains patronymes réfèrent à la captivité.
Cet état de fait malheureusement persiste encore de nos jours chez certains groupes soninke et maure. Des familles serves sont obligées de s'exiler pour échapper à une exploitation vieille de plusieurs décennies. La stratification sociale serait la suivante chez les bambara:
Classe |
Traduction française |
Horon |
noble |
Niamakala |
Anti-guigne |
Jɔn |
Esclave |
Les informations données ici sur les ethnies sont sommaires, cette entité n'étant pas l'objet de la présente étude. Que l'on sache que les noms donnés par les membres d'une ethnie à leur groupe sont des autonymes. Par contre, ceux donnés par des groupes voisins sont dit hétéronymes. Malheureusement, ces derniers ont souvent une connotation péjorative. Le dénombrement fait par nos soins des patronymes a atteint 500 noms de famille ainsi répartis entre les ethnies :
Ethnies |
Nombre de patronymes |
Dogon |
117 |
soninke |
105 |
Bozo |
75 |
Peulh |
45 |
Bambara |
42 |
Malinke |
34 |
Jagoromè |
22 |
senoufo |
20 |
Toucouleur |
16 |
Soŋoy |
16 |
Minyanka |
15 |
Bwa |
8 |
Samogo |
9 |
Bobo |
8 |
Autres |
27 |
Sénégal |
22 |
Burkina |
17 |
Total |
529 |
Certains noms n'ont pas été attribués à une ethnie à cause de leur rareté ou à cause des contradictions que l'on constatait dans le discours des informateurs. Malgré cela, nous nous sommes fiés au discours de nos interviewés. Des chefs de famille ont refusé d'expliquer l'origine de leur nom de famille.
Nous avons adopté l'orthographe française pour les patronymes, même si la prononciation de celle-ci est souvent loin de la réalité. Il faut reconnaître que ce sont les administrateurs coloniaux qui ont été les premiers à écrire ces noms[2].
I. Liste des noms
NOMS DE FAMILLE |
|
A |
|
Adiawiakoye (kounta)Maure |
Adiango (dogon) |
Arama (dogon) |
Arbi Arby(maure) |
Arou (dogon) |
Assaba (bozo) assouba |
Atch (diagoromé) |
Aya (Dogon) |
Azar(liban) |
|
B |
B |
Ba/bâ/ba h(peulh) |
Baradji (soninke) |
Baby (Maure) |
Bass (Maure) |
Badiane (Sénégal) |
Barry (peulh ) |
Badimi (Dafin) |
Bassoum (djagorome) |
Badiaka (Soninke) |
Bathily (Soninke, jgorome) |
Bagaga/bakaga(Soninke) |
Bayi (Tamachéque) |
Bagayogo(bambara) syn. Sinayogo |
Bayo (bo de sio, san)initial Baya |
Bakia/ Bakendia (dogon) |
Bayoko (sénoufo) Gana |
Balayira/ balayera (Soninke) |
Belleme (dogon) |
Baldé (peulh du Fouta djallon) |
Bengaly (Sénoufo) |
Ball (Djagoromè) |
Béré (mamara) |
Ballo (forgeron bambara) |
Béridogo (sénoufo, samogo) |
Bally (arabe, Maure) |
Berthé/béréthé(malinké, sénoufo |
Bamba (malinké, Samogo, sénoufo) |
Béye(sénégal) |
|
|
Bambara/ Bambéra (Burkina) |
|
Bamani (bozo) |
Bolly (peulh) |
Bamadiou (dogon) Bambadio |
Bomboté (Soninke) |
Bamago (sonraÏ) |
Bomere (Maure) |
|
Boité (griot bambara) |
Bamian (dogon) |
Bolezogola (minyanka) |
Bane (peulh) |
Bolly (peulh) |
Baniani (dogon) |
Bomboté (Soninke) |
Banou (Dogon |
Bomere (Maure) |
Bill(peul) |
Bouaré, Boiré (Bambara) |
Bidanis(Soninke) |
Boudourou(Mopti) |
Bilakoro(Somono, Bambara) |
Bougoudogo (sénoufo/Samogo) |
Binima(dogon) |
Boukanem (peulh) |
Boundy/Boundi (syn. Dicko, de) |
|
Boundou( sénégal) |
|
Bittar (libannais) |
Boré (Peulh) |
Bocoum (diagorome) |
Bow (peulh) |
Boité (griot bambara) |
|
Bolezogola (minyanka) |
|
C |
D |
Camara/Kamara (malinké, Kakolo,founé) |
|
Cissao/ Sissao (peulhs Niafunke) Hommes de caste au Nord |
Déna (bo) |
Cissako/Sissako (Soninke) |
Denon (bo) |
Cissé (Soninke, peulh, Soŋoy,Marka)(suivi |
Dergham (liban) |
souvent de l’attribut,karessi) se dit d’un érudit |
Desso (minianka) |
Conare/Konare (bambara) |
|
Condé/Conté 5malinké) |
|
Couare (soninke) |
Diro |
Coulibaly (Bambara, minyanka, bo, sénoufo, peulh) |
Dia (peul, fouta) |
|
Diabaté/Diabakaté (malinké) |
|
Diabenta /Diabinta (bozo) |
|
Diabira (soninke) |
|
Diaby (soninke, Wagadu) |
D |
Diagarassy (forobajon Soninke) |
Dabitao (Djagoromè) |
Diagayété (peulh) |
Dabo (Soninke) |
Diagana (soninke) |
Dabou(bwa) |
Diagouraga (soninke) |
Daffé (noumou fula, guessére) |
Diagne (Sénégal) |
Daga/Dagamisa (Soŋoy forgeron) |
Diakité (peulh) |
Dagnon (noumou bambara) |
Diako (peulh, soninke) |
Dagnoko/Dagnogo (samogo) |
Diall (peulh) |
Dakono (bo)erreur Dakouo |
Diala (malinké) |
Dakouo (bo) |
Diallo (peulh) |
Dama (dogon) |
Diaou(forgeron peulh) |
Damango (dogon) |
Diamouténé (sénoufo) |
Damba (feminine de Sissoko) |
Diané/diani(malinké,manden mori) |
Danfaga (Noumou bambara) |
Dianka (khassonké) syn Traoré |
Dansoko (boula) |
Diancouba (Mabo, soninke) |
Dansoko (salutation de chasseurs) |
Diao (peulh) |
Danté (boula) |
Diaouné (garanke, soninke) |
Dantioko (soninke) |
Diaouré (Soŋoy) |
Dao (peul, bo, Djagoromè) |
Diarisso (soninke) |
Daou (bambara, Minyanka, Djagoromè, bobo) |
Diarouma (soninke) |
Dara (dogon) |
Diarra (bambara-bo) |
Deh (soninke) |
|
Deba (bambara) |
Diarrassouba (malinké) |
Deboukama (soninke) |
Diassana (Bo) |
Dedougounanou (maure) |
Diawara (soninke, koroko, garanke) |
Degoga (dogon) |
Dibangalou(Soninke) |
Dem/déme (Toucouleur) |
Dibassy (Soninke) |
Demba/Dembaga (garanke) |
Dibo(dogon) |
Dembélé (malinké, Minyanka, bo) |
Dicko(peulh)grand guerrier |
|
Diéfaga (Soninke) |
|
Dienta (bozo) |
|
|
D |
D |
Diépkile (dogon bandiagara) |
Dolo (dogon) |
Diomanndé (malinké) |
Doningo (dogon) |
Diombana (markajalan) |
Doumboua(bwa) |
Diombélé (dogon) |
Dorantié (Soŋoy) |
Dioné (soninké) |
Dosso (malinké) |
Dioni (soninke) Dioni (minianka) |
Doubéré (bomu, synonime de Dakouo) |
Dionsan (village de Kana) |
|
Dioura (garanke, kayes) |
Doucouré (soninke) |
Diouf (Senegal) |
Doukara (soninke) |
Dioumassi (soninke forgeron de yélémané) |
Doumbia (boula,malinké) |
Dioméra (garanke, Soninke) |
Dounde (soninke) |
Diourté (sénoufo) |
Doura (dogon) |
Dissa (minyanka, syn diarra) |
Douté |
Djélikoumbaga (dogon Douentza) |
Douyon (dogon) |
Djénepo (bozo) |
Draba (djéli bambara) |
Djibo (dogon) |
Drabo (burkina faso) |
Djigua (griot peulh, mabo) |
Drago (Burkina faso) |
Djingaraye (zone de Dioro) |
|
Djiguande (griot peulh) |
Dramé (Soninke) |
Djigué (griot peulh,mabo, djiguiba (dogon) |
Draméra (djagoromé) |
Djiguiba (dogon) |
Dravé (Soŋoy) |
Djiguiné (soninke) |
|
Djila (djagoromé) |
|
Djimdé (dogon) |
|
Djimegua (bambara, soninke) |
|
Djiré/guiré (somono) |
|
Djittèye/ Djikeye (toucouleur) |
|
Djon (peul de djéné) |
|
Djoungo |
|
F |
G |
Fabé (dogon,bozo) |
|
Fadiga (soninke) |
Gaye (sénégal) |
Fadoul (liban) |
Guendeba (dogon) |
Fianké (soninké) |
Gnamba (samogo) |
Fall (Senegal) |
Gnoumenta (bozo) |
Famanta (bozo) |
Goundouba (dogon) |
Fané (forgeron, bambara) |
Goïmba (dogosso) |
Farota (bozo) |
Goita (minyanka) |
Faskoy (Soŋoy) |
Golfa (djagoromé) |
Faye (Senegal) |
Goro (dogon) |
Fofana (Soninke, bambara, samoko, kakolo) |
Gouanle (bambara) |
Fole (bozo) |
Goumané (Soninke) |
Fomba (bambara) |
Goundiam (Soninke) |
Fongoro (dogon) |
Goundourou (maure) |
Forgo (dogon,samogo) |
Gundourou (maure) |
Frantao (bozo) |
Guerew (dogon) |
G |
Guéye (senegal) |
Gaba (dogon) |
Guidjilaye (griot sake) |
Gadiaga (noumou Soninke) |
Guidiyira guidjera |
Gadigo (Soninke) |
Guindeba (dogon) |
Gama (diagoromé) |
Guindo (dogon) |
Gamby (djagoromé) |
Guiré,guiro (dogon) |
Gana (dogon) |
Guirou (dogon) |
Ganame (Tellem) |
Guisse (mabo peulh) |
Game (dogon) |
Guittèye (djitèye) |
Ganessy (garanke) |
Gackou (soninke) |
Gadio (dogon) |
Garango (dogon) |
Gari ou gariko (Soninke) |
Gassama (Soninke) |
|
|
H |
i |
Hanne (peulh) |
Idi (haoussa) |
Haidara (sirifi descendant du prophète)au Nord (Soŋoy) |
Issabré (dogon,syn Togo,chef de terres) |
Hanou |
|
K |
K |
Ka (peulh) |
Karanbé Karembé (dogon) |
Kaba (guinée) |
Karanbera (bozo) |
Kabayoko (bambara) |
Karasso (maure) |
Kagnassi (soninke) |
Karavata (bozo) |
Kagoe (Dogon) |
Karonta (bozo) |
Kalapo (bozo) |
Kassambara (bambara syn coulibaly dogon) |
Kalé (bozo) /kalle |
Kassé (mabo peulh) |
Kaloga (garangeba, soninke) |
Kassibo (dogon) |
Kamaté (bo) |
Kassogue (dogon) |
Kamanta (bozo) |
Kassouf (liban) |
Kamian (malinké) |
Katilé (bambara) |
Kamissoko (malinké) |
Kaya (dogon, Soninke nara) |
Kamité (bambara)/soninke |
Kayo (bambara) |
Kampo (dogon) |
Kebe (Soninke) Kewe (bozo |
Kampo (bozo) |
Keïta (malinké) |
Kanambaye (dogon) |
Kelema (forgeron minyanka) |
Kanajigui (noumou Soninke) |
Kelepili (dogon) chef de cauri |
Kanakomo (bozo) |
Keli (peulh) |
Kanawa (dafin) |
Kemenani (bambara, diarra) |
Kané (somono) |
Kemésso (ozo) |
Kane (peulh) |
Kéné (dogon) |
Kanfo ( Soŋoy) |
Kerenta (bozo) |
kangama (Jallonke) |
Ki/Ky (burkina faso) |
Kaniantao (bozo) |
Kiabou (malinké, dogon) |
Kaninkao bozo) |
Kiénou (voir Tiénou) |
Kanouté (khassonké) |
Kida (mabo, peulh) |
Kansaye (dogon) |
Kimbiri (maure) |
Kanta (bozo) |
Kinde/Kindo (dogon) |
Kantako/Kontatko (noumou Soninke) |
Kiné (Somono) |
Kire (bozo) |
|
Kissa (griot Soninke) |
|
Kanté (forgeron malinké) |
Kobara(bambara de san) |
Kara (bozo) |
Kodio (dogon) |
Karabenta bozo) |
Koita (griot soninke, et malinké) |
Karagnara (djagoromé) |
Koité (mlinke) |
Karakodio/Kalakodio (dogon) |
Kokaina |
Kolo |
Komangara (dogon) |
K |
K |
Komagara (soninke) |
|
Komé (bijoutier soninke) |
Koroma/koloma /Kolema (minyanka) |
Komékama(soninke) |
Koromakan (boula ou koroko) |
Komina(dogon) |
Korongo/gorongo (dogon) |
Komokara (dogon) |
Koté (Dafin) |
Konake (bozo) |
Kouata (bozo) |
Konare/conare (kalanka, bambara) |
Koulohogon (dogon) |
Konaté/conaté (malinké, dafin) |
Kouma (Soninke) |
Koné (bambara, sénoufo, bo) syn diarra |
Koumare (forgeron, bambara) coumaré |
Konékeou (bozo) |
Kounandi (bambara) |
Konfé (mossi, Burkina) |
Koudé (dogon) |
Konipo (bozo) |
Kounta (peul-maure) |
Konitio (bozo) |
Kountaga (bozo) |
Konery (bambara) |
Kourémakan (Soninke) |
Konta (maure, bozo) |
Kouréssi:Kouréssy (Soninke, maure, bozo) |
Kontaga/Kontako (bozo) |
Kouriba (dogon) |
Kourouma (guinea) |
|
Kontao (bozo) |
Koussoubé/toussoubé (samogo) |
Konté/kontako (bozo) |
Kouyaté (griot malinké) |
Konté/ conté (bamara syn sissoko, marakajon) |
Kwéné/ Kibéné (bo) v Koné en pays Bo |
Korera (peulh) |
|
Korkoss (garanke) griot soninke |
|
Kornio( bozo) |
|
Korobara (peulh) |
|
L |
Lelenta (bozo) |
Lâ/lah (peulh, toucouleur, djagoromè) |
Lougé (poudiougou dogon) |
Labita (bozo) |
Lo (gawulo, senegal) |
Lam (gawulo) |
Ly (Toucouleur, peulh) |
M |
M |
Macalou (soninke) |
Maréga (soninke du jomboko) |
Magangilé/makanguillé (sonnike,maure) |
Marena (soninke |
Maganminè (syn sylla,soninke) |
Mariko (bambara) |
Magassa (kakolo) |
Mayissé (bozo) |
Magassouba (malinké) |
Mbow(peul) |
Maguiraga (soninke) |
Mbayissé (senegal) |
Maiga (Soŋoy) |
Mbodge (sénégal) |
Maïssiyé (Bozo) |
Milogo (bobo) |
Makadji (maure) |
Mindou (Dogon) |
Mako (bella) |
Minta (bozo,somono, dogon) |
Makolo (bozo) |
Minthe (bambara) |
Mallé (minyanka-djonka) |
Moïda ( Soŋoy) |
Malikité (soninke) |
Monékata (Soninke) |
malinké (soninke) |
Morba (dogon) |
Maniantao (bozo) |
Moro (dogon) |
Magane/magané (Soninke) |
Morogowe (Dogon) |
Mangara (koussantaga, griot soninke) |
Moukoumak (maure, nara) |
Mangassy (maure) |
Mounkoro (bo)v Tina |
Mara (bambara) |
Mare (soninke) |
N |
N |
Nabo (bozo) |
Nassogo (malinké de kéniba) |
Nadio (bozo) |
Ndao/ndaw (peulh, toucouleur) |
Nafo (bozo) |
Ndiaye (senegale) |
Naganera (peulh) |
Ndioum (dogon) |
Nago (Soŋoy de tombouctou) |
Niambélé (bambara) |
Naité (peulh) |
Niampa(dogon) |
Najim (arabe/Maure) |
Niane peulh |
Nalia (maure) |
Niang (toucouleur) |
Naman (liban) |
Niangado/Niangado u (toucleur) |
Namakakiri (bozo) |
Niafo (noumou) |
Namogo (bozo) |
Niantao/nientao (bozo) |
Nampo (dogon) |
Nimaga (soninke) |
Nana (Burkina faso) |
Nioumata (Bozo) |
Nanakasse (Soninke, zone banamba) |
Nombori (dogon) |
Noni (minyanka) |
|
Nantoumé (dogon) |
Nouguem (dogon) |
Napare (dogon) |
Niangali (bozo) |
Narakumadan (somono) |
Niakaté (soninke) |
Nareme (songhay de Tombouctou) |
Niare (bambara) |
Nassere(tamachéque) |
Niono (bozo) |
Nissama (minyanka) |
|
Nomko (khassonké) |
|
Noumasana (soninke) |
|
O |
|
O |
Ouattara/Wane (sénoufo) |
Ombotimbé (dogon) chance superposée |
Ouédraogo (burkina faso) |
Ongoiba (dogon)) |
Ouéré(bambara) |
Ouane (wane au sénégal) Toucouleur |
Oulalé (Soninke,zone niamina) |
P |
P |
Pamanta (bozo) |
Pérou (dogon) |
Pamateck (dogon) |
Pléa (pléah (bambara) syn coulibaly |
Paré (samogo ou samo) |
Pona (dafin/ dogon) |
Pelkoulba (dogon) |
Porgo (burkina,mossi) |
Pello (dogon) |
Poudiougou (dogon) |
Pelgourou (dogon) |
Pouryoba (dogon) |
S |
S |
Sabo (Dafin) |
Santara (bozo) |
Saabé (bozo) |
Saounera (soninke) |
Sacko (Soninke) sako /sakho |
Saouma (liban) |
Sadessy (noumo Soninke) |
Sarr (sénégal) |
Sagadani (sénoufo) |
Sarré (diagoromé) |
Sagara (dogon) |
Savané (soninke) |
Sakaly (Senegal) |
Sawadogo (burkina faso) |
Sakiliba, (feminine de sissoko) |
Sawone/Sagon (noumou, Soninke) |
Salamanta (bozo) |
Saye (dogon) |
Sall (Toucouleur) |
Sayiba/seyba (dogon) |
Sam (woloso-gawulo) |
Seck (gawulo) |
Sama (dogon) |
Seginpyere (Dogon) |
Samabali (garanke Soninke) |
Sellou (Sobocou Kayes) |
Samagassy (malinké) |
Sémari (dogon) |
Samaké (bambara) |
Sénéga (garanke, malinké) syn diani |
Samboura (Soninke) |
Sénafo (dafin) |
Samassa (Soninke) |
Sénou (dafin) |
Samassekou (bozo) |
Séne (toucouleur sénégal) |
Samoga (Burkina) |
Séré (dafin)/sanogo |
|
Seyé (sénégal) |
Samoura/sanboura (Soninke) |
Siane (dafin, burkina-colon ségc) |
Sampana (bozo) |
Siboliyen (somono) |
Sampy (noumou soninke) |
Siby (maure) |
Sanankoua (bozo) |
Sidibé (peulh) |
Sagala (dogon) sangalaba |
Sima (soninke) |
Sangare/sankare (peulh) |
Simaga (garanke) |
Sangho (Soŋoy) |
Simpara/sinbara (sonike) |
Sangui |
Sinaba (malinké) |
Sanguisso |
Sinate (bambara) |
Sanogo (malinké-sénoufo), sanoko |
Sinayoko (noumou), bambara,bélédougou) |
Sanou (bo-minyanka) |
Soukouna (garanke, soninke de kayes) |
Sanoussy (soninke) |
|
Sanoura (malinke) |
|
Santao (bozo) |
|
S |
S |
Sinenta (bozo) |
Some (Burkina) |
Singaré (somono) |
Sonfo (peulh/somono/soninke) |
Singuinpire (Dogon) |
|
Sissako/cissako |
Songomo (dogon) |
Sissoko/cissoko (malinké) |
Sonin (syn sangaré, sénoufo) |
Sissouma (minyanka) |
Sonta (bozo) |
Sodio (dogon) |
Soso (dafin) |
Sogoba (minyanka, malinké) syn diarra |
Souaré (soninke) |
Sogodogo (samogo) |
Soufountera (peulh) |
Sogoré (Soninke) |
Soucko (feminin de kéïta et konaté) |
Sokanda (dogon) |
Sougané (soninke) |
Somboro (dogon) |
Sountoura (Peulh) |
Soukoulé (soninke) |
|
T |
T |
Tabadongo(dogon) |
|
Tabouré (maure) |
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Tagadiou (dogon) |
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Tagoudiou (dogon) Takadiou |
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Tahar (zone de Boni) |
|
Tall (toucouleur) |
Témé (dogon)téréta (bozo) |
Tamata (soninke) |
Tessougué (dogon) |
Tambadou (djagorome) |
Théra/téra (bobo) |
Tambassi (soninke) |
Thiam (peulh-toucouleur) |
Tamboura (peulh) |
Thiéro/thiérro (somono) |
Taméga (soninke) |
Tienou (bo) |
Taminé (bozo) |
Tienta/thienta (bozo) |
Tigana (soninke) |
|
Tanapo (bozo)Tanafo |
Timbiné (dogon) |
Tandia (soninke) |
Timbo (dogon,haoussa, bozo) |
Tandiana (Soŋoy) |
Tina (Bo) V Mounkoro |
Tanjigora (Soninke) |
Tiokary (peulh) |
Tangara (bambara) |
Tirera (Soninke) |
|
Tioulenta (bozo) |
Tanou (Minyanka-peulh) |
Togo (dogon) |
Taoureri (syn sénéga, garanke) |
Togola (bambara-jitumu)) |
Tapili (dogon) |
Tolo (dogon) |
Tao |
Tolofoundie (dogon) |
Tapo (bozo) |
Tomota (bozo) |
Taravélé (malinké) |
Tonata (bozo) |
Taraty (maure, san) |
Toulema (dogon) |
Tawaty (maure) |
Toumagnon (bobo) |
Tékété (Soninke) |
Tounkara (malinké, garanke) |
Telly (dogon) |
Toure (arabe-soninke) |
Tembely (dogon) |
Tourfo (somono) |
Traoré (bambara-sénoufo-bomu, etc) |
|
W |
|
Wanégué (bobo) |
|
Wane/ouane (toucouleur) |
Wangara (Soŋoy) |
Wagué (soninké) |
Wodiou (dogon) syn togo |
Waigalo (peulh) |
Wologuem/ouoloquem (dogon) |
Walet (épithèté d’un nom de femme, fille de chez les tamascheq et maures) |
Wonogo (dogon) |
Y |
Y |
Yaffa (garanke Soninke) |
|
Yalkouyé (dogon) |
Yéna (bozo) |
Yamassoumou (bozo) |
Yérélé (griot zone touna) |
Yanassé |
Yérnacoré (toucouleur) |
Yanoga (Soŋoy) |
Yirango (dafin) |
Yara (diagoromé) |
Yoroté (djagoromé) |
Yaré (bambara) |
Yosse (dafin) |
Yaressi (guessere soninke) |
Yossi (dafin) |
Yaro (bobo, samogo) |
Yougonogé (soninké) |
Yattara (djagorome) |
|
Yattassaye djagoromé) |
Z |
Yébédie/yebezié (dogon) |
Zonon (bobo) |
|
Zouboyi (arabe, maure) |
Sénégal/Mauritanie |
|
AW,Sénégal, Mauritanie) Toucouleur |
Burkina Faso |
Badiane |
Bado |
Béye |
Bado |
Diagne |
Diendéré /mossi |
Dieng |
Drabo |
Diop |
Drago |
Diouf |
Ka |
Fall |
Ky |
Guèye |
Nana |
Lo |
Ouedraogo |
Mbaye |
Porgo |
Mbodge |
Sawadogo |
Ndiaye |
Siané |
Ndouré |
Some |
Sarr |
Zallé |
Séye |
Zan |
Liban |
zerbo |
Achkar |
zerbo |
Azar |
zoromé |
Kassouf |
|
II. Dénomination Ethnique au Mali
Les noms d'ethnie sont très variés au Mali.
Bagnan
Nom donné par les Soŋoy à une population colonisée par les rois de l'Empire Soŋoy.
Baïlo
Nom des travailleurs du fer et des bijoux chez les Peulhs.
Bambara
Les Bambara appartiennent au groupe mandingue qu'ils partagent avec les Malinke et les Khassonke. Etymologiquement ce terme serait la francisation de Bamanan, l'autonyme de ce peuple. Deux hypothèses sont émises à ce jour pour expliquer l'étymon, soit ceux qui ont refusé la nouvelle religion[3], soit ceux qui se sont accrochés[4]. Le terme a servi à désigner les populations animistes qui peuplaient la zone soudanienne de la première partie du cours du fleuve Niger. Mais la création d'un empire dans la région de Ségou a fixé géographiquement le terme. Toutes les zones conquises par ces rois ont été taxées de bamanan.
Aujourd'hui encore, les bambara sont formés de plusieurs sous-groupes :
- les bambara de Ségou
- les bambara du Kaarta
- les bambara du Bélédougou
- les bambara du Jitumu (villes de Ouéléssébougou)
La langue des Bambara s'appelle bamanankan. Les responsables de la politique linguistique du Mali proposent d'écrire dans le parler de Bamako qui a l'avantage d'être hybride.
Bella
Nom à connotation péjorative donné par les Soŋoy à une population qui aurait été colonisée sous l'Empire Soŋoy.
Bo
Les Bwa, pluriel de Bo, avaient été abusivement traités de bobo par les bambara qui les croyaient sourd-muet à cause de leur langue. Ils se situent à la frontière entre le Mali et le Burkina dans les villes de Tominian et Mandiakui.
La langue bwa, le bomu comprend deux grands dialectes, le dahanmu à Tominian, Mandiakui ou Mahou et le dwèmu à Fangasso et Togo. Le terme bobo wulen (rouge) a été souvent utilisé pour les différencier d'avec l'ethnie bobo.
Bobo
Ces bobo là sont connus sous le qualificatif "noir", bobofing. En fait, leur langue est mandingue contrairement à celle de leur voisin qui est voltaïque. Les bobofing vivent autour de Boura.
Bozo
Connus comme les hommes de la pêche, les bozo suivent le fleuve partout où il peut leur fournir du poisson bien que leur site soit dans la région de Mopti, à Dia et Diafarabe notamment.
La DNAFLA a accordé le statut de dialecte standard au Tyéyaxo bien que des publications (surtout religieuses) se soient faites en Sorogama.
Boula
C'est un terme qui désigne une composante de l'ethnie malinke. Les Boula peuvent remplacer tous les gnamakala comme organisateurs de cérémonies si ceux-ci sont absents.
Dafin
Souvent utilisé comme synonime de Marka, ce terme désigne un groupe ethnique mandingue, situé à l'est du Mali.
Dèmbèrè
Il s'agit là d'un groupe de peulhs qui se seraient occupé des troupeaux des rois de Ségou. On les appelle aussi foroba fula.
Dioula / Jula
C'est un terme malinke dont le sens a glissé pour désigner tout commerçant ou même voyageur. Les Dioula ont été les premiers à comprendre l'importance de l'échange entre le sel du Nord contre le cola de Basse Côte.
La langue dioula est donc une variante véhiculaire du mandenkan.
Diagoromè
Forme française du mot jagɔrɔmɛ, ce mot désigne des populations originaires de Kayes et qui se sont spécialisés dans la bijouterie. Les peulhs, leurs cousins, les appellent Jawando et au pluriel Jawambè.
Djéli
Le terme désigne le griot. Il réfère aussi bien au fait de chanter que de faire une certaine forme de mendicité. Au Mali, la tradition griotique est plus développée chez certains groupes ethniques que chez d'autres. Le groupe manden tient la tête avec des griots très nombreux et hiérarchisés. Les Djeli sont les détenteurs des traditions orales dans le manden. Le djeli est considéré comme le gnamakala (voir plus loin) par excellence puisqu'ils peuvent dire toutes les vérités sans craindre d'encourir le courroux des rois. Par ses paroles il peut éclairer l'être humain et l'amener à changer de comportement. Les grandes familles griottes du Manden sont les Kouyaté, les Diabaté, les Soumano, mais il en existe d'autres chez presque toutes les ethnies maliennes.
Chez les Sénoufo, tout individu peut devenir chanteur, aussi la tradition griotique est-elle absente.
Dogon
C'est l'équivalent français du terme dɔgɔnɔ, autonyme utilisé par ce peuple. Au Mali, ils sont aussi désignés par le mot Kaado, expression péjorative d'origine peulhe. Les dogon habitent une partie de la région de Mopti, à la frontière avec le Burkina Faso.
La langue dogon comprend plusieurs dialectes dont le tɔrɔsɔ qui est retenu comme dialecte standard pour l'alphabétisation et l'école.
Fonon
Nom donné par les Sénoufo aux travailleurs du fer. Ils portent surtout les noms de famille Ouattara et Ballo.
Le pluriel du mot est fononbele.
Fulbè
Si le terme que se donnent les peulh est celui-ci, le nom le plus connu est foula. Avec sans h, le mot français a été construit sur le radical poulo, singulier de fulbè.
Au Mali, il y a deux grandes divisions des Peulhs en fonction de leur zone d'habitation: les peuls du Macina et ceux du Fouta Djallon.
Le fulfulde est la seconde langue introduite à l'école au Mali, après le bamanankan, en sa variante Massinanke.
Founè
Les Founè [funɛ] seraient une branche mandingue spécialisé dans la lecture coranique. Ils auraient été déchargés des tâches productives pour se consacrer à la lecture du Coran. Ils appartiennent au groupe de gnamakala.
Gana
Ces populations d'origine peulh se seraient installées à la limite nord de la zone habitée par les Sénoufo avec lesquels ils entretiennent des relations de plaisanterie.
Principalement Diallo, Diakité, Sidibé et Sangaré, ils ne parlent plus qu'un bambara teinté d'un substrat peulh.
Gnamakala
Etymologiquement "l'anti-maléfice". De fait, tous les groupes ethniques qui répondent à ce nom, ont la possibilité de dire, de faire ou de voir tout ce que les simples mortels ne peuvent.
Garanke
Constituent un groupe d'hommes de caste d'origine soninke spécialisés dans le travail du cuir et des peaux.
Gargasajo (pluriel Gargasabè)
Ce sont les forgerons chez les Peuls.
Gawulo
Faisant partie des Toucouleur, ce groupe ethnique est venu du Fouta Djallon avec l'aide d'El Hadji Oumar Tall[5]. Leur origine serait le Sénégal.Traditionnellement ils vivaient des dons de leurs maîtres et étaient capables de se déshabiller en public pour obtenir le cadeau sollicité. Cet épisode de leur histoire passé, ils se sont spécialisés dans la musique moderne, les métiers artisanaux et le commerce. Les noms de famille les plus courants sont Lam, Sam et Seck.
Guésséré
Homme de caste chez les Soninke
Girika
ethnie hybride maure et soninke qui serait située à Nara.
Nom de famille Berete
Langue en perdition
Horon
Dans les ethnies fortement hiérarchisés comme les mandingues, un hɔrɔn est une personne libre. C'est le contraire du terme gnamakala qui signifie homme de caste.
En libérant un captif, on disait qu'on lui a donné son hɔrɔnya.
Kakolo
Les kakɔlɔ, Kagoro dans certains écrits, sont considérés comme les premiers habitants de la région aujourd'hui occupée par les autres mandingues, bambara et Malinke. Colonisés par les Soninke, ils se seraient inféodés à eux. Il existe une langue kakolo en voie de disparition.
Khassonke
Tirant leur nom de leur territoire, les khassonke seraient le résultat de la coexistence entre peulhs et Malinke. Ils vivent dans la région de Kayes.
Le khassonke est reconnu comme une langue nationale au Mali.
Koulé
Les Koulé constituent un groupe de gnamakala spécialisé dans le rapiéçage des calebasses et dans la sculpture des instruments de cuisine, écuelle, spatules, etc.
Il faut retenir Mabo
que ce terme a un synonyme péjoratif qui désigne quelqu'un incapable de garder un secret. Il ne faut pas confondre les deux.
Koussa/ Koussantage
Groupe ethnique qui aurait été dominé par les Soninke. Il existe une brochure de Oudiari Makan Dantioko sur la migration des Koussa.
Groupe ethnique spécialisé dans le tissage chez les peulhs
Malinke
Le mot est la forme françisée de Maninka. Ce groupe appartenant à l'ensemble manden occupe la zone de Kita au fleuve Niger jusqu'au nord de la Guinée.
Manding
Les linguistes africains ont décidé que ce mot s'écrirait désormais manden. En fait il s'agit de la région conquise par les rois du Mali d'antan et qui commence depuis Bamako jusqu'au Fouta Djallon. Mais le groupe de langue ainsi nommé déborde sur le nord de la Côte-dIvoire et de la Guinée.
Dans les descriptions linguistique, il est possible de diviser ces populations en manden fu (ceux qui appellent 10 par fu) et manden tan (ceux qui disent tan de dix).
Le bambara, le Malinke et le Khassonke sont considérées comme des langues mandingues.
Marka
C'est abusivement que les Bambara nomment ainsi la population se reconnaissant comme soninke. Les soninke sont de grands commerçants.
Ceux que nous appelons Marka dans la présente étude sont dit Marka Jalan, parce qu'ils ne parlent pas la langue soninke. Dans la zone de Ségou, c'est une frange des Bobofing dont ils partagent les noms de famille, Cissé, Kéïta, Sanogo.
Maure
Le nom le plus courant des Maures est au Mali, Suraka. Comme les Tamasheq, ils ont pour tradition d'intercaler un article entre le prénom du fils et le nom des parents.
Quoique parlée à la radio et à la télévision nationale, le Maure n'a pas le statut de langue nationale comme le Hassanya, une de ses variantes.
Minyanka
Minyanka serait une déformation de la phrase bambara, aw mènna an kan. Elle prétend que cette ethnie voisine des Bambara se Ségou avait mystifié ceux-ci. Mais une seconde étymologie traduit le terme par "les gens de Mèèna". Pourtant la plupart des habitants de Koutiala, leur zone se disent mamala.
La langue minyanka est voisine du sénoufo, deux langues voltaïques. Les minyanka ont les noms de familles du groupe manden, Dembélé, Konaté, Coulibaly et Goita.
Noumou
Noumou est le nom des travailleurs du fer en milieu bambara. Les populations, portant ce nom, sont chargées de mystères. On les dit premiers habitants de la terre, diyɛn denfɔlɔ.
Faisant partie de la grande famille des Gnamakala, les forgerons font taire les querelles et procèdent aux rites funéraires.
Il n'y a pas de langue noumou à part.
Peulh (voir fulbè)
Rimaïbè
Pluriel du mot dimajo qui désigne un esclave chez les Peulhs.
Sake
C'est l'équivalent de Koule chez les Peulhs. Ils font donc la sculpture d'ustensiles de cuisine en bois. Ce sont des cordonniers;
Samogo
Les Samogo constituent un groupe ethnique du Sud du Mali dans les arrondissements de Fourou et Loulouni. Se nommant eux-mêmes comme des dun, ils sont divisés en deux grands groupes. Ils parlent une langue mandingue.
Vu son bas niveau d'étude, elle n'a pas encore atteint le statut de langue nationale.
Sénoufo
Ce mot est d'origine bambara, composé de l'authentique sina et terminé par fo qui signifie dire en bambara. Les Sénoufo constituent l'ethnie la plus méridionale de la république du Mali, à la frontière avec le Burkina Faso et la Côte-d'Ivoire. Ce sont surtout des agriculteurs dont la langue, du groupe voltaïque est utilisée de manière expérimentale à l'école.
Somono
Nom donné à un sous-groupe bambara qui se serait spécialisé dans les activités connexes à la pêche. Ce sont des Djire et Minta.
Soŋoy
Transcrit ainsi parce que le signe ŋ n'existe pas en français, ce terme désigne les populations négroïdes du Nord (Gao et Tombouctou) qui sont connus pour un empire de Soni Ali Ber ou de Askia Mohamed.
Le nom que l'on utilise le plus au Mali pour caractériser ce peuple c'est kɔrɔbɔrɔ, terme venu du fait que ce peuple se définit comme l'homme de la cité (koyra Booro) par opposition aux hommes du Fleuve les Bozo et les Sorkho.
Soninke
Les Soninke habitent dans les régions de Koulikoro et Kayes, les cercles de Nara et Nioro. Ils se disent soninke mais sont aussi connus sous le nom de saracolé, ceux qui ont la peau blanche, une référence à leur origine asiatique. Les bambara les appellent aussi Marka. Ceux d'entre eux qui ne parlent pas la langue soninke sont dits marakajalan, marka "secs".
Les Soninke seraient les premiers à avoir créé un empire au Mali, le wagadu. La chute du Soso aurait entraîné la dispersion des Soninke dans tout le Mali. C'est un groupe ethnique très rénommé pour son dynamisme dans le domaine du commerce. Ils constituent la plus grande partie des maliens à l'étranger. Les Soninke comptent le plus grand nombre de noms de famille après les Dogon.
La langue soninke est enseignée dans les centres d'alphabétisation et à l'école.
Tamasheq
Les Kel-tamashegt, appelés aussi touareg (singulier targui) partagent le nord du Mali avec les Soŋoy, les Maures et les Arabes. Le nom bambara des Tamasheq est burudaamè.
La langue tamasheq est depuis 1982 introduite dans les écoles bilingues et dans certains programmes d'alphabétisation.
Tiapourtia
Ce terme désigne un groupe de Rimaïbè qui sont spécialisés dans la musique populaire peule. Le terme est péjoratif et désigne dans ce cas des musiciens de basse qualité.
Toucouleur
Il faut se référer à El Hadji Oumar Tall lorsqu'on parle des Toucouleurs. C'est lui qui dans ses campagnes d'islamisation les a ramenés du Sénégal voisin.
Le groupe Toucouleur entretient des relations de cousinage avec les Peulhs dont certains utilisent la langue.
Woloso
Ce terme bambara signifie "esclave né dans la maison de son maître". Il désigne un groupe ethnique Gnamakala qui pratique la mendicité à coup de Skesh comiques.
III. COUSINAGE
3.1. Par voie ethnique
Le cousinage, sinankunya en bambara, zèngèrè en sénoufo, baase en songhay, est une tradition qui amène à accepter des plaisanteries de la part de voisins. Dans certains cas, le voisin peut être différent par l'ethnie, mais il peut être différent par le nom de famille.
Certains cousinages sont tellement forts qu'ils impliquent une interdiction de mariage entre les enfants des deux groupes comme c'est le cas entre Bozos et Dogons. Il semble même que les dogons ne doivent pas voir le corps défunt d'un bozo et vice-versa.
Mais le cousinage ne se limite pas à cela. C'est un puissant outil de reconciliation. Quand quelqu'un est sous l'emprise de la colère, il suffit de lui envoyer un cousin et il sera obligé de se calmer. Quand les ancêtres sont mécontents et envoient des mauvais signes aux vivants, ceux-ci appellent un de leur cousin à plaisanterie qui viendra verser de l'eau et parler aux ancêtres qui se calment.
Tableau N°1 : Les rapports de cousinage entre patronymes
Patronyme 1 |
|
Patronyme 2 |
Bozo |
|
Dogon |
Gawulo |
|
diagoromè |
Malinke et Khassonke |
|
Soninke |
Peulhs |
|
forgerons |
Peulhs |
|
Bambara |
Peulhs |
|
Bwa |
Sénoufo |
|
Minyanka |
Sénoufo |
|
Gana |
3.2. Par voie familiale
Les cousinages par voie familiale sont explicables par des événements historiques: lorsque l'ancêtre d'un lignage a rendu service à celui d'un autre. A ce sujet, il existe une légende ainsi racontée:
"Deux demi-frères voyageaient ensemble. Pendant la traversée d'un désert inhospitalier, ils manquèrent de tout. Pour ne pas mourir tous deux de faim, l'un se cacha derrière un buisson, tailla un beefsteak dans sa cuisse et en fit manger à son compagnon de voyage. Quand, ils furent sauvés, le cadet vit le saignement et comprit la nature de la viande qui les avait sauvés. Il dit, puisque j'ai mangé de ta chair, compte-moi comme une autre partie de toi-même".
Parmi ces relations se trouve la relation entre le fils d'une femme et le frère de celle-ci, son oncle maternel. La famille Coulibaly est celle qui a le plus de cousins au Mali.
Tableau N°2 : le cousinage par famille
Nom de famille |
Origine ou probable parenté |
Cousin |
Bagayoko |
|
Tous les peulhs, les diawara |
Ballo |
Bagayko |
Tous les peulhs |
Berthé |
Kita, Niamina |
Haïdara |
Camara |
Malinke |
Coulibaly, Sackho |
Cissé |
Peulh |
Forgeron |
Cissé |
Sénoufo de Kadiolo |
Diabaté Kouyaté |
Coulibaly Pléa Kassambara |
|
Mariko, Cissé, Kéïta, Maïga, Tangara, Camara, Haïdara, Boiré |
Dagnon |
|
Doumbia et Camara |
Diall, Diallo, Diakité, Sidibé, Sangaré |
|
Tous les bambara |
Diabaté Ballo/ Fané |
Griot du Bélédougou |
Niaré Kané |
Diabaté |
Ségou |
Cissé Bagayoko |
Diarra Koné |
|
Traoré |
Diarra Bwa de Ségou |
|
Théra, Dakouo, Mounkoro |
Diawara Diarra |
|
Traoré Sacko Wagué Bagayoko |
Douyon de Sangha |
|
Girou Kodio Bozo |
Fané Koumaré |
|
Mariko Peulh |
Fofana du Kaarta Magassa |
|
Niaré Coulibaly Soumaré |
Fofana Manden
|
|
Camara |
Fomba |
|
Coulibaly Barry |
Kamissoko |
|
Soninke Peulhs Coulibaly Camara |
Kanté forgeron Malinke
|
|
Peulh |
Kane peulh |
|
forgeron |
Konaré Kéïta |
|
Coulibaly Sissoko |
Kouma (soninke) |
|
Tous les Kakolo, Camara, Magassa, Fofana |
Maïga |
|
Dogon Touré Coulibaly |
Mariko |
|
Coulibaly Samaké Konaté |
Niaré |
|
Forgerons Diabaté Fané Ballo Bagayoko Peulh Diallo Diakité Sidibé Sangaré Malinke Kéïta Camara |
Sacko de Niamina
|
|
Coulibaly Diawara Camara Malinke |
Sackonè |
Savané de Touba |
Peulh |
Simbara |
|
Sackho Camara Boiré |
Sinayogo Noumou de Koulikoro |
|
Peulh soninke |
Théra de San |
|
Santara Daou |
Touré |
|
Maïga Coulibaly |
[1] Une légende raconte que deux frères, en voyage avaient eu faim. L'un d'eux, pour éviter une mort certaine à tous deux, avait taillé un beefteck dans sa cuisse à l'insu de l'autre. Après ce repas "providentiel" ils avaient survécu. Le cadet comprit le sacrifice que l'autre avait consenti et jura de lui rester fidèle.
[2] Autonyme = nom que l'ethnie se donne elle-même, Hétéronyme = nom donné à une ethnie par des voisins, idionyme = prénom individuel, patronyme = nom de famille
[3] refuser ban, Dieu Maa
[4] Du verbe baman
[5] Chef religieux et politique ayant combattu la pénétration française
Blàdon : 2016-09-04 Yɛlɛmako laban : 2016-09-04
I fɛla Fɔ fasiri kan :
En plus de ça, j'aimerais savoir l'histoire des DISSA (comment certains DIARRA sont devenus DISSA).
Merci pour votre bonne compréhension !